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Hydrologie du septentrion

Captage et Aménagement d’une source: Les techniques Utilisées par HYDROSEP

1) De quoi s’agit’il ?

De se procurer de l’eau de qualité en allant la puiser à la source mais en la captant et en l’aménageant pour éviter les situations, encore nombreuses, où les populations, comme ici, (Photo Caritas Ethiopie)
n’ont encore d’autre choix que de la puiser à l’emplacement de sources non protégées. 

a) Méthode simple, la plus courante

On peut l’appliquer surtout si la source émerge facilement toute seule avec un débit suffisant.

Le procédé comprend généralement 5 étapes :
– la première consiste, après avoir fait les études préalables de terrain, de pureté de l’eau, de débit, de consommation et d’attente de la population, à faire nettoyer, débroussailler, sarcler ,déblayer et terrasser jusqu’à la couche imperméable du sol, avec l’aide de la population, le périmètre de la source.
– la seconde a pour but de rassembler les filets d’eau dans un puits d’eau ou boîte de captage. On creuse une tranchée pour aller récupérer l’eau un peu plus loin afin qu’elle ne soit pas polluée au contact des dernières couches de terrain qu’elle traverse. On remplit ensuite cette tranchée de gros cailloux ou galets qui la filtrent et permettent à l’eau de couler facilement.. Une fois le filtrage réalisé à l’aide de graviers, on fixe à l’extrémité de la tranchée un ou plusieurs tuyaux d’évacuation et on réalise à la sortie un mur de blocage à l’aide d’argile ou de béton. La boîte de captage est ensuite couverte de mortier. Il convient d’en assurer avec soin l’étanchéité à l’aide d’une couche d’argile ou d’une bâche plastique, ou mieux des deux 
– la troisième porte sur la réalisation de l’ouvrage extérieur de maçonnerie du lieu de puisage, et d’une dalle en béton pour que la source ne se transforme pas en bourbier.
– la quatrième consiste à protéger l’ouvrage, le lieu et l’aire de captage (couverture de la boîte de captage avec une couche de terre et du gazon, clôture du bassin , mise en place au-dessus et autour de la source d’une rigole de protection pour intercepter les crues de ruissellement et creusement d’un petit canal d’évacuation des eaux non utilisées) ainsi qu’à l’aménager, par exemple en prévoyant de petites aires de lavage à proximité pour faciliter le travail des femmes 
– la cinquième consiste, après avoir vérifié le maintien de la pureté de l’eau après travaux, à s’assurer que la population a bien assimilé les notions d’hygiène qui lui ont été données et que le comité de gestion ou la structure communale à qui est remise la source a bien les compétences suffisantes et a pris les mesures nécessaires pour le suivi et la maintenance de la source en bon état.

Coupe d’un captage simple (Doc. Caritas Burundi) 
Captage de source au Burundi (Photo Caritas Burundi)

b) Méthode de captage d’une source avec construction d’un réservoir filtrant ou non.

Cette méthode est utilisée, soit lorsque le débit de la source est trop faible pour fournir en permanence à la population (ou au réseau auquel elle a été raccordée) la quantité d’eau nécessaire, soit lorsqu’on souhaite récupérer pour d’autres usages (par exemple l’irrigation de cultures voisines) l’eau qui n’est pas utilisée à certaines heures de la journée ou la nuit.

Coupe d’un captage d’une source importante de qualité avec réservoir, mais sans filtration (Doc.RéFEA) 
Aménagement d’une source importante avec réservoir et filtration préalable en cas de moins bonne qualité (Doc RéFEA) 

c) Méthode de captage avec drainage sur grande surface

Celle-ci est utilisée lorsque la zone d’émergence de la source est étendue et diffuse, donnant souvent au terrain un aspect marécageux. Il faut alors capter l’eau à l’aide de plusieurs drains.
 Ces drains sont des conduits enterrés perforés permettant de capter l’eau d’un aquifère par simple gravité. Ils sont le plus souvent préfabriqués mais peuvent être réalisés facilement à même le chantier à partir de tuyaux en PVC en les sciant partiellement ou en les perforant et en fermant l’une des extrémités en la faisant fondre. Ils peuvent être aussi réalisés avec des poteries ou des roches. A noter que de tels drains sont aussi parfois posés pour accroître la capacité d’un bassin de captage simple.
Pourquoi poser des drains ? Parce que lorsque l’on creuse une tranchée dans un sol saturé en eau, tranchée qui a vocation à accueillir un drain, il se produit un effet de « rabattement de nappe ». L’eau diffuse présente dans le terrain a alors tendance à s’écouler naturellement par gravité vers le drain.

Captage d’une source et raccordement à un réseau à Xieng Ngeun (Laos) (Photo un Habitat)
Captage et aménagement de source avec lavoirs à Yaoundé (Cameroun) (Photo C.Le Jallé PSEau)
 

Les drains acheminent l’eau vers la boîte de captage de la source. Installés dans des tranchées,ils recueillent l’eau qui s’y écoule pour l’acheminer vers cette boite de captage. Disposés de façon adéquate pour capter le maximum de filets d’eau, ils sont posés à même la tranchée sur des lits de graviers si l’eau n’est pas trop boueuse. Dans le cas contraire, on les recouvre entièrement d’une couche de graviers, de préférence nettoyés et calibrés, d’une vingtaine de centimètres qui assurent une sorte de filtration et améliorent ainsi la qualité du drainage. L’ensemble est recouvert d’un tissu protecteur filtrant de type géotextile ou d’un tissu synthétique tissé. On peut aussi intercaler du sable entre les graviers et le tissu du sable pour ne pas déchirer le tissu et pour avoir des interstices de plus en plus étroits entre le gravier et le géotextile ce qui améliore la filtration. Le tout est recouvert de terre.
L’eau est ainsi collectée dans la boite de captage qu’il faut prévoir suffisamment grande pour être visitée et en assurer l’entretien. Elle est enfin acheminée vers la sortie par un tuyau.